21.4.05

Palme et tubas

LES FILMS DE LA SÉLECTION OFFICIELLE

COMPÉTITION LONGS MÉTRAGES

  • Dominik MOLL, "LEMMING" Je suis problablement une des dix-sept personnes à n'avoir pas vu "Harry". Une entrevue avec Dominik Moll à propos du tournage de Lemming et de ses changements d'approches sur le projet m'avait attiré l'oeil.
  • David CRONENBERG, "A HISTORY OF VIOLENCE" J'aime beaucoup Cronenberg, et "Spider" était une (heureuse) surprise. Une impression étrange, comme si la règle du mot fait chair devenait une opération mentale, mais sans rien perdre de sa capacité à prendre le spectateur de front. Impatient de voir celui-ci, et impatient de voir aussi Cronenberg diriger des acteurs déjà marqués par d'autres rôles.
  • Jean-Pierre et Luc DARDENNE, "L'ENFANT" Les frères Dardenne font partie de ces cinéastes dont je sais que les films me plairont sans doute, mais qui n'arrivent jamais à me motiver assez pour aller en salle.
  • Atom EGOYAN, "WHERE THE TRUTH LIES"
  • Amos GITAÏ, "FREE ZONE" Dintérêt un sourcil relevé.
  • Michael HANEKE, "CACHÉ" Haneke je ne peux pas, une complaisance intellectuelle dans la noirceur.
  • HOU Hsiao-Hsien, "THE BEST OF OUR TIMES" J'aime beaucoup HHH, sans pouvoir vraiment dire pourquoi.
  • Jim JARMUSCH, "BROKEN FLOWERS" Tiens Jarmusch. Un autre cinéaste dont j'ai vu très peu de film, qui me plairait sans doute, mais que je n'ai jamais vraiment exploré.
  • Tommy Lee JONES, "THE THREE BURIALS OF MELQUIADES ESTRADA" A priori positif.
  • Masahiro KOBAYASHI, "BASHING"
  • Arnaud et Jean-Marie LARRIEU, "PEINDRE OU FAIRE L'AMOUR" Oui, donc, pourquoi pas.
  • Frank MILLER, Robert RODRIGUEZ, "SIN CITY" Ah, je suis très, très curieux de voir cela. Malgré ma réticence initiale aux films tout-CGI, "Immortel" et "Sky Captain" étaient de vraies réussites de création d'univers. Celui de Frank Miller est un sacré défi.
  • Carlos REYGADAS, "BATALLA EN EL CIELO"
  • Hiner SALEEM, "KILOMÈTRE ZÉRO"
  • Johnny TO, "ELECTION"
  • Marco TULLIO GIORDANA, "QUANDO SEI NATO NON PUOI PIÙ NASCONDERTI (Une fois que tu es né...)" Oui, donc, pourquoi pas (bis)
  • Gus VAN SANT, "LAST DAYS" Encore quelqu'un que j'irai voir les yeux fermés.
  • Lars VON TRIER, "MANDERLAY" Aïe aïe aïe. "Element of crime" était un coup sur la tête, "Les idiots", après 10 minutes de désorientation, une vraie jubilation. et "Dancing in the dark" un film boursouflé, prétentieux, manipulateur, décevant au possible. Depuis, je boude.
  • WANG Xiaoshuai, "SHANGHAI DREAMS" "Beijing Bicycle". Rien vu.
  • Wim WENDERS, "DON'T COME KNOCKIN'" Wenders. Comme un ami perdu de vue qu'on a beaucoup apprécié, et qu'un jour on a vu de moins en moins, mais dont on se dit que décidemment, il faudrait se croiser plus souvent, avec la vague crainte que cela devienne juste une discussion sur le bon vieux temps.

20.4.05

Mort aux relativistes

Titre un peu exagéré, mais l'homélie du 18 avril du futur Benoît XVI ne l'était pas moins. Et c'est précisément ce relativisme du Nouveau Catéchisme dirigé par le cardinal Ratzinger qui m'avait indigné en 1992. Prompt à condamner euthanasie et avortement, il admettait la peine de mort "dans les cas d’une extrême gravité". Même si cela a été amendé en 1998 en restreignant cela aux"cas de nécessité absolue de suppression du coupable", cela laisse une impression génante quand on confronte cela à l'interdiction de l'avortement ou aux passages sur le "don de la vie"

Bref, les gazettes glosent sur un Benoît XVI qui sera peut-être plus ouvert que le cardinal Ratzinger (ce qui ne serait pas forcément impossible vu l'intelligence du personnage), mais si l'on juge le concret, le corpus doctrinaire, les positions passées devenues encycliques, l'animal démarre avec un bon gros passif.

Et je ne vais pas parler de la vision des femmes (un journaliste faisait justement remarquer l'absence total de rôle féminin dans les cérémonies), on pourra consulter un article de Clio sur la femme dans le susmentionné Nouveau Catéchisme.

10.4.05

Sartre perdu

Exposition Sartre à la BNF. Vague déception. La mise en scène globale est lisible, séparée en grandes périodes, grands espaces clairement délimités. D'autres choix sont plus contestables: le Sartre montré ici est un Sartre écrivant avant tout, et ses autres facettes sont à deviner en filigrane. Exception notable: Sartre dramaturge, isolé dans de petites alcôves. Le choix n'est pas déraisonnable, mais l'accumulation des documents et le manque de contexte rend parfois certaines vitrines fastidieuse. Les légendes reprennent parfois une phrase notable, mais quand on devine derrière quelques premières pages de lettres le fracas des départs aux Temps Modernes, une certaine frustration s'installe. Le même reproche s'applique au Sartre homme d'action, dont la concrétisation des engagements se retrouve de même masquée derrière les brouillons: les luttes avec le pouvoir Gaulliste, l'engagement au coté des maos, et même la grande fracture d'avec les comunistes sont paradoxalement un peu cachés par la profusion des pages.

4.4.05

Musiques en forme de cercle

Examen critique par l'auteur de la présente note de sa (variée, trop peuplée) musicothèque. Sont répertoriées parmi sous la rubrique "Musique en forme de Cercle", entre autres oeuvres:
  • Nurture - LFO (Warp10+3)
  • L'est dans la vallée - Rodolphe Burger
  • Discipline - King Crimson
  • Icct Hedral - Philip Glass and Aphex Twin
  • La rupture - Yann Tiersen
  • Pulses - Steve Reich
L'auteur de la présente atteint un point d'accumulation - plus ou moins compulsive - d'oeuvres musicales qui le fait s'interroger sur les lignes de tension présentes dans ladite accumulation, les mouvements souterrains qui l'orientent. L'auteur de la présente se demande si c'est une manière d'exorciser la peur diffuse de ne plus se prendre de chocs musicaux dans le futur.